Désirant faire évoluer le club, c'est à cette période que Pierre c'est rapproché du comité de construction du Centre de Loisirs des Franches-Montagnes et qu'ensemble, ils ont trouvé une solution pour greffer un projet de Dojo à la construction du complexe sportif prévu à Saignelégier. Ainsi, après modification des plans, une excavation sous la salle de gymnastique a été ajoutée au projet initial du Centre de Loisirs. Cela a permis de créer un volume supplémentaire et donné naissance au Dojo actuel.

 

Une fois le gros œuvre terminé et l'intérieur aménagé, ce sont les membres du club qui ont pris le relais pour les finitions, la pose des boiseries sur les murs et la construction du plancher sous le tatamis. Un équipe, coachée par Jocelyne Schafroth, épouse de Pierre, c'est attelé à la peinture des lames en bois et le reste des membres se sont attelés aux autres travaux ainsi qu'à la peinture des murs. Tout a été réalisé et construit en interne, sauf les armoires murales. A cette période, le reste du Centre de Loisirs était toujours en phase de finition. Ainsi, à l'occasion du premier cours officiel de Judo donné dans le tout nouveau Dojo, la peinture posée le jours d'avant n'était pas sèche et il était possible d'aller faire quelques brasses gratuitement à la piscine après le cours car tout était accessible et aucune porte n'était fermée. 

Durant ce cours, les repas étaient cuisinés par la famille Paupe et servis dans l'ancienne salle de fitness par Maurice et Paul. 

En parallèle aux travaux de construction, la fondation du club devait aussi prendre forme et c'est lors de l'assemblée constituante du 09 mai 1985, présidée par Pierre et épaulé de Marcel-André Viatte, Rémy Montavon et ..., que le Club de judo des Franches-Montagnes est officiellement né.

C'est également cette année-là que le jeune et fringuant Judo-Club des Franches-Montagnes s'est jumelé avec les Dojo des Abers situé à Lannilis en Bretagne et que, durant plusieurs années, des judokas provenant des clubs du Jura, de la Chaux-de-Fonds, du Locle et des Franches-Montagnes se sont rendus pour un stage d'une quinzaine de jours axé sur le judo, mais aussi agrémenté par d'autre activités reliées à la mer. Ainsi, les "p'tits Suisses" ont pu faire des baptêmes de plongée, profiter de plages, partir en mer sur un des bateaux de course de Marc Pajot, visiter des phares célèbres, découvrir cette magnifique région sauvage telle que l'île d'Ouessant ou la Pointe du Raz et gouter aux fruits de mer qui, il faut l'avouer, n'était pas très présents dans nos assiettes de taignons jurassiens.

Même si la Bretagne à une réputation de météo parfois capricieuse, ce n'était pas toujours le cas. En effet, de nombreux coups de soleil ont été recensés et je peux vous affirmer que mettre un kimono quand on ressembe à une écrevisse et s'entraîner avec des judokas Bretons devient rapidement une expérience inoubliable ! 

En contrepartie, les judokas bretons se sont organisés pour venir nous rendre visite durant l'hiver et ont pu découvrir la neige, le hockey et les joies du ski de piste. Pour certains bretons, cette expérience a été l'unique fois où ils ont mis des skis au pied et dévalé les pistes avant de manger une fondue au chalet du ski-club des Breuleux.

D'ailleurs, c'est intéressant car les deux clubs ont gardé des contacts et, tant pour l'actuel Président du Dojo des Abers (2025), Olivier Kérébel, que pour moi, ces souvenirs sont aujourd'hui encore bien présents dans nos mémoires. 

C'est aussi en 1985 qu'eu lieu les Championnats d'Europe individuels des -21ans à Delémont sous la direction de Pierre. Cela permis au JCFM de se présenter et d'obtenir une place sous les projecteurs pour une publicité bienvenue. 

 

 

En janvier 1986, pour enrichir son offre de cours, une nouvelle section de Karaté vit le jour et un groupe se forma sous la direction de Pierre Chapatte, Daniel Jacob et Paul-Henri Huelin.

Ainsi, la vie du club c'est poursuivi avec une légère augmentation du nombre de membres. Durant ces années, Pierre enseignait le judo, le Ju-Jitsu et présidait le comité. De par sa notoriété au sein de l'Association Suisse de Judo, de nombreux stages d'entrainements et cours techniques ont été organisés par Pierre à Saignelégier. Plusieurs équipes de Ligue nationale A sont également venues s'entrainer sur les tatamis du Judo-Club des Franches-Montagnes et profiter des installation du Centre de Loisirs. C'est fin 1989 que Pierre a décidé de mettre fin à sa carrière de professeur de Judo et a entamé une reconversion comme physiothérapeute. Reconversion qu'il a réussie en ouvrant son cabinet quelques années plus tard. 

 

Convaincu et motivé à poursuivre l'aventure sur de nouvelles bases, l'assemblée générale du 31 mars 1990 se termina par la nomination d'un nouveau Président en la personne de Michel Chételat. Il repris ainsi les rênes du club en formant un solide comité qui avait pour but de retrouver un entraineur et d'augmenter le nombre de membres actifs. En 1991, la section Karaté passa du statut d'invité à celui de membre officiel du Suisse Shotokan lorsque Pierre Chapatte fût promu 1er Dan par Maître Ohshima. En parallèle, le Ju-Jitsu prenant toujours plus d'importance au sein du club, une section dédiée est née durant ces années la. Cette équilibre durera jusqu'en 1994, année où Michel décida de passer la main de la présidence.

 

Une fois encore, l'assemblé générale du 25 mars 1995 eut le plaisir de ratifier la nomination d'un nouveau Président et c'est Martial Clémençon, enseignant en Ju-Jitsu, qui accepta de reprendre la direction du club. Les choses n'étaient pas faciles à cette période car les prêts octroyés à la création du club devaient être remboursés et le nombre de membre n'augmentait pas beaucoup. Forcé d'admettre que les arts martiaux sont un sport de niche, le comité, entouré par une poignée de membres hyper motivés, réussi à diriger et orienter les choses de manière positives. Ainsi, renforcés par une section de karatékas grandissante et avec Roland Vallat à sa tête depuis 1995, le club a continué sur la voie de la progession. 

En 1997, pour étoffer les revenus et sous l'impulsion d'Etienne Jobin et Sylvain Müller, une petite équipe se retrouva pour concevoir et construire un bar durant le Marché-Concours de Saignelégier. Il faut savoir qu'historiquement, le Judo-club y a toujours tenu une cantine depuis son origine, mais n'avait pas de bar. La chose fût ainsi corrigée et la complémentarité entre la cantine et le bar devint une réussite qui perdure aujourd'hui encore. 

Fidèle à son habitude, le temps passa et le président de l'époque décida de passer la main en donnant sa démission pour fin 2004.